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L’appel de détresse d’une maman privée de sa fille: « Aidez-moi à retrouver Jenna »

Jenna, 2 ans, est née à Nice. Au moment où le couple s’est déchiré, le père, Tunisien, a fui à M’Saken avec l’enfant. Depuis le 23 novembre 2015, une mère cherche sa fille. 

« Soit j’avale des cachets et je dors toute la journée. Soit je me bats. »

Visage d’ange au regard d’acier, Maria Landolsi, qui habite aujourd’hui à Cagnes-sur-Mer, mène un combat de tous les instants.

A 29 ans, traductrice, la jeune femme, de nationalité allemande, a mis sa carrière entre parenthèses: «Je ne peux pas m’engager dans une entreprise. Je dois chercher Jenna. Aidez-moi à retrouver ma fille.»

Sa stratégie de survie? «Faire abstraction de mon chagrin, même si ce n’est pas facile, pour garder toute ma tête pour mener la guerre.»

Le couple s’était rencontré dans l’Aude. Maria travaillait alors dans la restauration, Tarek dans le bâtiment.

Le 20 novembre 2015, son mari Tarek, un Tunisien de 37 ans, a prétexté une promenade avec Jenna, leur enfant, qui venait de fêter son premier anniversaire. Depuis, plus aucune nouvelle. «Après cinq ans de vie commune, il m’a rayé de la vie de la petite. Elle dit peut-être maman à une autre femme», note Maria, qui tente de faire bonne figure.

La dernière photo du père et de sa fille a été postée sur un compte Facebook. « Il a voulu brouiller les pistes en faisant croire qu’ils étaient à Casablanca», explique Maria.

JUGEMENT TUNISIEN NON EXÉCUTÉ

Mais très vite, la jeune femme reconstitue l’itinéraire. Alors qu’elle avait signifié une opposition de sortie du territoire pour Jenna, Tarek Landolsi a quitté le domicile conjugal de Saint-Laurent-du-Var et a pris un vol depuis l’Italie pour Tunis. Dès le 23 novembre 2015 au soir, il était dans sa famille à M’Saken. Maria en a la preuve.

Epaulée par l’association « 116.000 enfants disparus », elle alerte la police et la justice à la fois en France et en Tunisie, pour dénoncer un rapt familial.

Dès le 2 décembre, le tribunal de Sousse confie la garde l’enfant à Maria avec un droit de visite du père. Une décision qui ne sera jamais exécutée. Tout comme la condamnation à trois mois de prison avec obligation de restituer l’enfant.

INFORMATION JUDICIAIRE OUVERTE

La justice française n’a pas non plus pris le dossier à la légère. Une ordonnance de non-conciliation a été rendue le 11 avril 2016 qui, vu le comportement du père, a confié l’exercice exclusif de l’autorité parentale à la mère. Jenna a été inscrite par le procureur sur le fichier des personnes recherchées.

Une information judiciaire a été ouverte pour soustraction d’enfant. Une juge d’instruction de Grasse recevra d’ailleurs lundi Maria en tant que partie civile.

Maria écrit à François Hollande et Anglela Merkel, multiplie les séjours à Tunis, où elle harcèle les autorités.

Les autorités consulaires allemandes et françaises sont toutes au courant du dossier. Elles pensent avoir fait le nécessaire. Mais le temps passe, la situation paraît bloquée et chaque jour est une souffrance : « Il me l’a arrachée alors que j’étais encore en train de l’allaiter, confie Maria. Je ne peux pas lui pardonner. »

Source nice-matin

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